Nantes ville Cyclable ? Bilan et perspectives


Jeudi 15 mai, nous avons eu le plaisir d’échanger avec Simon Citeau, Aurélien Boulé Fournier, Fabien Durr, Sarah Rouas et Adélaïde Guary pour parler du vélo à Nantes. Un bilan a été dressé avant de discuter des perspectives pour faire de Nantes une grande ville cyclable. Cet apéro thématique était co-organisé entre Les Écologistes et l’Union Démocratique Bretonne.
Dans un premier temps, Simon Citeau et Aurélien Boulé Fournier, tous deux élus à la ville de Nantes sur la question des mobilités douces, ont présenté ce qui a été fait pour les cyclistes depuis le début du mandat ainsi que tous les projets lancés. Entre 2020 et 2026, le budget d'investissement sur les vélos est passé de 50 millions (2014 - 2020) à 115 millions d’euros sur le mandat. Cela nous permet de dépasser notre engagement de créer 50 km d'axes magistraux, c'est-à-dire des itinéraires vélos séparés des circulations voitures ou piétonnes (à l'image de Gare - Bottière Chénaie). En plus de l'investissement sur la voirie, nous avons multiplié par 3 l'aide financière à l'écosystème vélo nantais, pour plus d'ateliers d'auto réparation dans les quartiers, plus de vélo-écoles, plus de sensibilisation ...


« Est-ce que Nantes est une ville cyclable ? Non pas encore. Au cours de ce mandat il y a eu de réelles évolutions, et on est dans le peloton de tête en France, mais quand on regarde nos voisins du nord de l'Europe, il y a encore beaucoup à faire »
– Aurélien Boulé Fournier, chargé du développement de la pratique cyclable à la ville de Nantes et conseiller métropolitain
Trois responsables associatifs étaient également présent·es pour apporter leur expertise de terrain. Citant à la fois les réels progrès qui ont été fait sur les 5 dernières années, iels ont détaillé les freins encore rencontrés dans le développement de la pratique du vélo, et ont remonté leurs besoins.


















Un grand merci au Bô Café du Beau Tiers Lieu et à Karine Nevers de nous avoir accueilli·es pour cet évènement dans ce lieu central dans la vie du quartier. Le Bô Café du Beau Tiers Lieu est une initiative habitante qui propose un lieu ouvert pour se réunir, pour venir chercher de l’information, ou proposer des activités communes. De la vente de légumes bio à bas coûts aux permanences territoires zéro chômeurs longue durée, l'agenda du Bô Café est toujours riche et chacun·e est libre de proposer ce qu'il souhaite.
Nous tenons également à remercier l’UDB et tout particulièrement Aurélien pour son intervention.
Et enfin, nous remercions chaleureusement toustes celleux qui ont fait le déplacement. À bientôt pour un nouvel apéro thématique !
La question de l'égalité de l'accès a également été abordée. On constate de grandes disparités entre les hommes et les femmes, mais aussi selon le quartier où on habite ou selon son milieu social. Le vélo en ville est souvent associé à une image bourgeoise, pour y remédier, on doit orienter les politiques vélo vers les personnes qui aujourd’hui en sont le plus exclus.
Des questions plus pratiques ont été évoquées, là aussi cruciales pour développer la pratique du vélo : où garer son vélo en sécurité ? Que ce soit le manque d’emplacements de stationnement vélo en centre-ville, les risques de vols, et surtout la difficulté de garer son vélo chez soi, en particulier lorsqu’on habite dans de vieux immeubles dépourvus de local vélo de qualité. Les freins sont encore nombreux et il reste encore beaucoup à faire. La collectivité est attendue sur ces sujets.
Le vélo est bien plus qu’un mode de transport : c’est un levier essentiel face à l’urgence climatique, mais aussi un outil d’autonomie pour les habitant·es.
« Aujourd’hui les associations vélo ont besoin de locaux adaptés, en qualité et en surface, pour l'auto-réparation, le réemploi et le stockage des vélos, mais surtout pour permettre l'accueil de tous les publics, de tous les âges et dans tous les quartiers et notamment tous les sites étudiants et les communes qui en sont encore dépourvus. » – Fabien Durr, coprésident de VéloCampus.
« La pratique du vélo a bien avancé sur le vélo-taf, mais il faut aussi travailler la question du loisir. Par exemple, pour les vacances : est-ce qu’on prend l’avion parce qu’il y a des pubs sur les abribus ou est-ce qu’on développe un tourisme local durable à vélo ? » – Adélaïde Guary, co-fondatrice du LA Loire Atlantique Alternative Tour.
« On parle moins aujourd’hui de la « Culture vélo », mais c’est pourtant primordial pour lever les freins à l’usage du vélo. Tant qu’on ne voit pas partout et à toute heure des enfants de 12 ans seuls à vélo sur des pistes sécurisées, ou des personnes en situation de handicap : on n’y est pas » – Sarah Rouas, Formatrice vélo membre de ProVélo Ouest.



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« On fait partie des villes qui sont encore organisées autour de la voiture, et ça laisse peu de place aux mobilités douces. Mais on voit une réelle évolution, avec des axes structurants comme le nouvel axe magistral entre la gare et Bottière Chénaie. Aujourd’hui on a 5 réparateurs cycles dans le quartier, alors qu’y a 5 ans il n’y avait que décathlon, ça montre que le vélo se démocratise »
– Simon Citeau, en charge des déplacements doux à la ville de Nantes.
Article rédigé par Guillaume Bénet
Photos d'Alexis Cardo